Reconstruire Parc 1 à l'identique

Publié le 21 Août 2011

Voici l'interpellation urgente que je déposerai le 7 septembre au Conseil général sur la reconstruction de cet immeuble emblématique de notre ville :

 

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Reconstruction de Parc 1 à l’identique : l’esprit et le prix



Depuis le 17 février 2011, ce qu’on peut appeler un « esprit » a régné après l’incendie dramatique de Parc 1 : esprit de solidarité des citoyens et des services de la ville envers les locataires, esprit patrimonial s’inquiétant du sort de ce bâtiment unique et emblématique de notre cité. « Il faut le reconstruire à l’identique » proclame encore aujourd’hui un groupe sur Facebook. Le gérant de l’immeuble en a même donné la garantie dans la presse le 10 juin: « il est encore difficile d’estimer le surcoût que cela occasionnera mais cela aurait été vraiment dommage pour le patrimoine de ne pas le faire », affirmait-il.

 

Et voilà que mi-août, pour le même homme, cette reconstruction à l’identique est « un peu de l’utopie »: l’esprit serait-il hors de prix ?… On parle même d’une « éventuelle subvention de la part des autorités chaux-de-fonnières ».

 

Nous voudrions connaître la position du Conseil communal sur cette rénovation : est-il prêt à entrer en matière, après cet appel du pied, sur une aide quelconque au propriétaire pour la reconstruction à l’identique ? Accorderait-il un permis de construire pour un immeuble à la façade plate ? Comment trancherait-il si des citoyens faisaient opposition à ce type de rénovation, comme ils en auraient le droit. Car Parc 1, en mains privées certes, appartient aussi à tous et nous ne voulons pas une nouvelle « Boule d’or » à la place.

 

 

Et voici l'article de l'Impartial du 17 août 2011:

PARC 1

 

Doutes sur la possible réintégration des pierres soigneusement démontées.

Trop cher de rebâtir à l’identique

SYLVIE BALMER

«Tout va très lentement...» Débuté il y a près de six mois, après que la bâtisse ait été dévastée par les flammes en février dernier, le chantier de Parc 1 avance sûrement, mais lentement, de l’avis de Dominique de Reynier, représentant des propriétaires et responsable de la gérance Métropole, à La Chaux-de- Fonds.

 

A la fin de la semaine, s’achèvera la première phase des travaux de déconstruction, opération qui s’est avérée fort délicate. L’option, plébiscitée par tous, de reconstruire à l’identique, a en effet obligé les ouvriers à rivaliser d’adresse pour démonter les pierres de taille que l’on souhaite réutiliser. Eléments de façade, de chaînage d’angles, de couverts et d’encadrements des quelque 80 fenêtres... Ce sont plus de 300 éléments, affichant près d’une tonne sur la balance pour certains, qu’il a fallu démonter «avec des brucelles. C’est un travail d’orfèvre, très fastidieux», admire Dominique de Reynier.

Las, une fois cette première phase achevée, reste une incertitude sur la possible réintégration de ces éléments de pierre de taille si minutieusement sauvés. «Reconstruire à l’identique, c’est un peu de l’utopie. On s’est rendu compte de l’ampleur de la tâche lorsque l’on a commencé à démonter», indique Dominique de Reynier.

 

Mais pourquoi ne pourrait-on plus reconstruire aujourd’hui ce que les anciens avaient réussi à ériger il y a 150 ans? «On pourrait le faire… Mais pas à un prix standard», explique Alexandre Tomat, chef du chantier de Parc 1. «Aujourd’hui, les coûts de construction et de la main-d’oeuvre ont considérablement augmenté. Seuls des maçons spécialisés pourraient reconstruire l’immeuble tel qu’il a été bâti vers 1850. A l’époque, les murs en pierres mesuraient entre 50 et 90 centimètres. Aujourd’hui, les normes énergétiques obligent de limiter les déperditions calorifiques. L’option est donc d’isoler sur des doubles murs de briques. Or, ces briques ne mesurent que 15 à 20 centimètres d’épaisseur. Et il est bien évidemment exclu d’y poser des éléments de plus d’une tonne! Il faudrait couler des éléments en béton plein pour renforcer la structure», explique t-il.

 

Autre problème: «Certaines pierres ont été abîmées ou brisées. Il faut donc les retailler. Ce travail doit être effectué par un marbrier, ce qui implique en sus des frais de transport, car on n’en dispose plus sur les chantiers comme à l’époque! En conclusion, tout ceci entraîne un surcoût très important. Surcoût qui ne pourrait être assumé par l’hoirie propriétaire, à moins de devoir répercuter ensuite ce coût sur les loyers des appartements, ce qui n’est guère envisageable dans une ville ouvrière comme La Chaux-de-Fonds. Reste une éventuelle subvention de la part des autorités chaux-de-fonnières qui avaient fermement affirmé leur désir de voir l’immeuble reconstruit à l’identique.

 

«Pour l’heure, on espère obtenir prochainement le permis de construire pour poursuivre les travaux», indique Alexandre Tomat. Pour rappel, la facture devrait largement excéder les quatre millions. Le propriétaire préfère ne pas avancer de date pour la fin des travaux et la mise en location des futurs appartements et surfaces commerciales.

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Rédigé par Daniel Musy

Publié dans #Urbanisme et environnement

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